Le réchauffement climatique est une réalité globale et un impératif collectif. Les effets dévastateurs du changement climatique, tels que les phénomènes météorologiques extrêmes, la montée du niveau de la mer et la perte de biodiversité, sont de plus en plus manifestes et menacent la stabilité économique et sociale.
Le sixième rapport de synthèse du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié le 20 mars 2023, met en lumière des conclusions alarmantes qui appellent à une action urgente et ambitieuse pour préserver notre planète.
Les conséquences du réchauffement climatique impactent nos écosystèmes et nos sociétés. A titre d'exemple, on constate ces dernières années une augmentation significative des :
Vagues de chaleur : les vagues de chaleur sont plus fréquentes et plus intenses. En Europe, par exemple, l'été 2023 a été marqué par des températures record, affectant des millions de personnes et aggravant les incendies de forêt.
Précipitations extrêmes : les événements de précipitations intenses sont devenus plus fréquents, entraînant des inondations dévastatrices. En 2024, les inondations en Allemagne, en Italie, et en France ont atteint des niveaux record. En avril 2024, des inondations dans les Etats du sud du Brésil ont causé la mort d'une centaine de personnes et autant de portés disparus, affectant plus d'1,5 million de personnes et causant des dégâts extrêmement coûteux.
Sécheresses : les sécheresses se multiplient, affectant l'agriculture et les ressources en eau. Aux États-Unis, la Californie connaît une sécheresse prolongée qui a entraîné des pertes agricoles importantes et des restrictions d'eau. En Afrique, le manque d'accès à une eau de qualité entraîne des pertes annuelles estimées à près de 28,4 milliards de dollars, soit près de 5 % du PIB. Par ailleurs, selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, jusqu'à 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte directement la moitié de la population mondiale et menace environ la moitié du PIB mondial (44 000 milliards de dollars).
Fonte de la cryosphère : la fonte des glaciers et des calottes glaciaires contribue à l'élévation du niveau de la mer, menaçant les zones côtières. Le Groenland a perdu environ 3 800 milliards de tonnes de glace entre 1992 et 2018. L'élévation du niveau des océans et l'érosion côtière menaceront les infrastructures et les populations côtières, nécessitant des investissements massifs dans des stratégies d'adaptation. En Afrique, ces coûts pourraient représenter 5 à 10 % du PIB vers la fin du XXIème siècle. On prévoit 150 millions de réfugiés climatiques d'ici 2050.
IMPACT DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE SUR L'ECONOMIE MONDIALE
Si le réchauffement climatique est une crise écologique qui menace nos écosystèmes, la biodiversité et nos sociétés, il constitue également une crise économique qui touche tous les secteurs et toutes les régions du globe.
Impact sur l'agriculture et la sécurité alimentaire
L'agriculture est l'un des secteurs les plus vulnérables au changement climatique. Nous l'avons vu, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur, perturbent les cycles de culture et réduisent les rendements agricoles. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les pertes de production agricole liées aux événements climatiques extrêmes s'élèvent à environ 12 milliards de dollars par an dans les pays en développement.
De plus, la diminution des rendements agricoles entraîne une hausse des prix des denrées alimentaires, exacerbant l'insécurité alimentaire et augmentant les risques de malnutrition, surtout dans les régions déjà vulnérables. Par exemple, selon le GIEC, les sécheresses en Afrique subsaharienne ont réduit la production de maïs, un aliment de base, augmentant les prix de plus de 30% dans certaines zones.
Coûts pour les infrastructures et les villes
Les infrastructures, notamment dans les zones côtières, sont gravement menacées par l'élévation du niveau de la mer et les tempêtes plus fréquentes et plus violentes. La Banque mondiale estime que les coûts d'adaptation pour protéger les infrastructures côtières contre l'élévation du niveau de la mer pourraient atteindre 89 milliards de dollars par an d'ici 2030.
Les villes, en particulier, subissent des impacts économiques considérables. Les inondations urbaines peuvent entraîner des dommages matériels importants, des pertes de productivité et des coûts élevés de reconstruction. Par exemple, les inondations de 2017 à Houston, causées par l'ouragan Harvey, ont coûté environ 125 milliards de dollars.
Répercussions sur la santé et les coûts associés
Le réchauffement climatique a également des répercussions directes sur la santé publique, entraînant des coûts médicaux accrus. Les vagues de chaleur augmentent la mortalité et la morbidité liées aux maladies cardiovasculaires et respiratoires. Selon un rapport de la Commission Lancet sur la santé et le changement climatique, les coûts de santé liés aux vagues de chaleur pourraient atteindre 4 milliards de dollars par an d'ici 2030 aux États-Unis.
En outre, la propagation de maladies vectorielles comme le paludisme et la dengue, favorisée par des températures plus élevées et des conditions météorologiques changeantes, impose des charges financières supplémentaires aux systèmes de santé, notamment dans les pays tropicaux.
Secteur financier et risques d'investissement
Les risques liés au climat affectent également le secteur financier. Les catastrophes naturelles augmentent les sinistres des compagnies d'assurance, ce qui entraîne des primes plus élevées et des coûts accrus pour les assurés. De plus, les actifs exposés aux risques climatiques, comme les propriétés côtières, peuvent voir leur valeur diminuer, créant des perturbations sur les marchés immobiliers et financiers.
Les investisseurs sont de plus en plus conscients de ces risques. Le rapport du GIEC souligne que des trillions de dollars d'actifs financiers sont en jeu, et que le coût économique global de l'inaction pourrait atteindre 23 000 milliards de dollars d'ici la fin du siècle, si les tendances actuelles se poursuivent.
En conclusion, les impacts économiques du réchauffement climatique sont vastes et interconnectés, touchant tous les secteurs et toutes les régions. Les coûts d'inaction sont astronomiques, tandis que les investissements dans l'atténuation et l'adaptation au changement climatique peuvent offrir des retours économiques significatifs. Il est impératif que les gouvernements, les entreprises et les communautés agissent de manière coordonnée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience face aux impacts inévitables du changement climatique.
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