top of page

Le dilemme climatique des entreprises : choisir entre action rapide et impact durable (et pourquoi il ne faut pas trancher)

  • Photo du rédacteur: Raphael Der Agopian
    Raphael Der Agopian
  • 10 avr.
  • 5 min de lecture


L’odeur de terre calcinée flottait encore sur le nord de la Californie quand la PDG d’un géant mondial du prêt-à-porter a dû trancher. L’engagement Net-Zero 2030 de son groupe reposait sur des crédits carbone, mais les options semblaient relever du pari : financer la restauration de mangroves dégradées en Indonésie via BlueRizon, le projet visionnaire d’Apolownia qui ambitionne de réhabiliter des milliers d’hectares d’anciens bassins d’aquaculture abandonnés — ou investir dans une usine de captage direct du CO₂ (DAC), enfouissant le carbone dans la roche volcanique ?

 

Les débats internes reflétaient une fracture mondiale. Le directeur financier plaidait pour les réacteurs : « Pas d’incendies sous terre. » La responsable RSE défendait les mangroves : « À quoi bon garantir la permanence si ça ne nourrit pas des milliers de familles dans les cinq ans ? »

 

Ce dilemme n’est pas théorique. Il incarne à lui seul le tournant climatique auquel nous faisons face. Les meilleures installations DAC captent une fraction du CO₂ absorbé par BlueRizon, mais leur stockage géologique verrouille ce carbone pour 10 000 ans. Les mangroves d’Apolownia, quant à elles, séquestrent jusqu’à 100 000 tonnes de CO₂ par an dès la première décennie — l’équivalent des émissions de 25 000 voitures — tout en restaurant la biodiversité et en dynamisant l’économie locale. La question s’est cristallisée : faut-il privilégier la certitude millénaire de la technologie, ou la vitesse, la nature et l’impact humain ?

 

Le fil invisible entre mangroves et usines de capture du CO2 


Derrière leurs oppositions de façade, ces solutions incarnent l’ingéniosité humaine — mais leurs empreintes divergent.

Dans le district de Probolinggo (Java), BlueRizon transforme d’anciens bassins d’aquaculture en puits de carbone. Sur les images satellites, les jeunes Rhizophora mucronata étendent leurs racines échasses, stabilisent les côtes et filtrent les eaux avant qu’elles n’atteignent les récifs coralliens. Ce n’est pas qu’une solution de capture carbone : c’est une régénération systémique. Si le projet aboutit, il permettra de :


  • Restaurer la biodiversité côtière (80 % des espèces marines commencent leur cycle de vie dans ces zones) ;

  • Augmenter les revenus de 3 000 familles grâce à des emplois et à l’aquaculture durable ;

  • Séquestrer le CO₂ 4 à 10 fois plus efficacement que les forêts terrestres, grâce à la captation dans les sols.


Contrairement aux usines DAC bardées d’acier, la « machinerie » de BlueRizon est vivante : des pêcheurs replantent les estuaires pendant la mousson, des filles d’anciens bûcherons deviennent biologistes marines, des bateaux de surveillance accompagnent les écotouristes.

 

À 8 000 km au nord, la promesse technologique de la DAC persiste. Le CO₂ absorbé en quelques jours par les mangroves met un an à être minéralisé par Orca, mais une fois enfoui, il devient invulnérable aux tempêtes, aux tronçonneuses, ou aux revirements politiques.

 

Les chiffres chocs de la séquestration naturelle 


La comptabilité carbone paraît abstraite… jusqu’à ce qu’on marche dans la vase et qu’on voie les preuves.

Pour 1 million de dollars investis dans BlueRizon :

  • +30 000 tonnes de CO₂ séquestrées d’ici 5 ans ;

  • +49 % de revenus pour 800 familles via la pêche ;

  • +27 % de biodiversité côtière mesurée sur les sites pilotes.

À titre de comparaison, ce même million dans une technologie DAC permettrait de capter environ 1 600 tonnes de CO₂ — de quoi compenser les jets privés d’un dirigeant du CAC40, pas plus.

Cet écart n’est pas un échec : c’est une loi physique. Les mangroves ont eu des millénaires pour perfectionner leur fonctionnement. Les réacteurs DAC sont encore des nourrissons. Mais la vitesse et la pérennité ont un coût : les crédits « carbone bleu » se négocient à 30 $ la tonne, contre plus de 600 $ pour les garanties inviolables de la tech.

 

Quand la vitesse écologique affronte la permanence 


« Mais les forêts brûlent ! Les arbres sont coupés ! » insiste le CFO. Il a raison — c’est justement pourquoi BlueRizon redéfinit la résilience. Comme toutes les solutions naturelles de qualité, le projet intègre :

  • Une implication communautaire forte, avec 60 % des revenus des crédits reversés localement ;

  • Des zones tampons écologiques, qui absorbent les tempêtes et limitent les risques de déforestation ;

  • Une assurance climatique, avec 20 % des crédits mis de côté pour compenser d’éventuelles pertes futures.


La tech, elle, affronte son propre paradoxe : si son stockage évite les aléas naturels, son appétit énergétique reste un talon d’Achille. Une fuite de méthane en 2024 dans une usine texane a effacé 18 mois d’économies carbone — rappel que les machines aussi peuvent faillir.

 

L’horizon hybride 


La PDG a finalement trouvé une troisième voie : pourquoi choisir ? Les portefeuilles hybrides combinent les approches, comme le montre la stratégie de Microsoft :

  • 50 % de solutions fondées sur la nature, comme les mangroves BlueRizon, pour un impact immédiat ;

  • 30 % de solutions hybrides, comme l’agriculture régénérative enrichie au biochar ;

  • 20 % de solutions technologiques, comme le DAC, pour les émissions irréductibles (ciment, aviation).

 

L’approche pragmatique d’Apolownia incarne précisément cette stratégie équilibrée, en ligne avec les recommandations du nouveau projet de norme Net-Zero de la SBTi (v2.0) : tirer parti de la nature pour une séquestration rapide et scalable, tout en mobilisant la technologie pour les émissions les plus difficiles à éliminer — sans oublier la biodiversité ni les communautés. (Voir notre précédent article sur le sujet.)

 

Épilogue : Le pari javanais de la PDG 


Au final, elle a choisi les racines… sans renoncer à la pierre.


Son groupe financera la restauration de milliers d’hectares de mangroves, tout en soutenant une start-up qui transforme les cendres de feux de forêt en carbone négatif.

 

"Les arbres compensent notre passé", affirme-t-elle. "La technologie sécurise notre avenir".

 

Le sol sent toujours le brûlé. Mais sous la terre, les racines renaissent et plus bas encore, le basalte engloutit silencieusement le CO₂. 

 

Prêt à investir dans une action climatique alliant urgence et pérennité ? 


Découvrez les projets Blue Carbon d’Apolownia : des projets qui permettent une résilience immédiate, tout en gardant ouvertes les options de demain.



A PROPOS D'APOLOWNIA  

 

Apolownia est une entreprise à mission engagée dans la lutte contre le changement climatique.  

 

Nous soutenons les entreprises et les fonds désireux de s'engager dans des stratégies de décarbonation à long terme et impactantes - au sein et au-delà de leur chaîne de valeur - en concevant, en mettant en œuvre et en assurant le suivi de projets de contribution climatique basés sur la science et dont l'objectif est de restaurer les écosystèmes naturels.  

 

À travers la technologie et des solutions innovantes, nous visons à façonner un monde résilient et respectueux de l'environnement, en encourageant la décarbonation de l'économie et en soutenant des initiatives sociales et environnementales.  

 

Vous pouvez être moteur d'un changement positif pour le climat, la biodiversité et les communautés locales.  


 

Contactez-nous pour vous engager ou pour plus d'informations. Retrouvez-nous sur www.apolownia.com


Comments


Commenting on this post isn't available anymore. Contact the site owner for more info.
bottom of page